Bienvenue dans la dernière édition de notre newsletter Watch This!, ou encore WT!, comme nous aimons l’appeler. Nous espérons que vous pourrez accueillir un nouvel acronyme dans vos vies chargées… Dans cette édition, nous allons nous pencher sur les différentes formes d’engagement, de l’activisme civil direct aux politiques alambiquées de lutte contre les changements climatiques.
Carbon Market Watch et ses membres s’engagent à différents niveaux de gouvernance climatique et environnementale, et ce, au quotidien. Quoiqu’il en soit, personne ne peut rester insensible aux mouvements citoyens qu’inspirent les changements climatiques. Tellement de manifestations et de protestations pacifiques fleurissent que nous ne pouvons les suivre; grâce à elles, la crise climatique conserve une place centrale dans le débat public dans de nombreux pays du monde. L’équipe de CMW a eu la chance de participer à Bruxelles aux actions #strikeforfuture, qui ont attiré des dizaines de milliers de personnes.
Cette fois, WT! a jugé utile de vous présenter les temps forts de certains des efforts déployés actuellement, comme l’histoire des 36 défenseurs du climat qui ont récemment pris le large pour naviguer jusqu’à la COP25 (initiative ‘Sail to the COP’). Nous allons aussi exposer les enjeux des discussions de la CCNUCC et voir comment encourager les pays africains en développement à contribuer davantage aux discussions.
Continuez à nous lire !!
Sail to the COP – Dans le sillon de Greta
Pendant les 2 prochains mois, 36 jeunes créateurs de changement, issus d’horizons divers, naviguent de l’Europe jusqu’à la COP25 de l’ONU au Chili afin de créer une prise de conscience, exiger des changements et proposer des solutions pour l’avenir du transport. “Sail to the COP” (littéralement « naviguer jusqu’à la COP ») est une initiative appelant à la mise en place d’une industrie du voyage qui soit équitable et durable.
Avant de mettre les voiles, Victoria Stanley a évoqué son voyage à WT! : « L’initiative ‘Sail to the COP’ met en évidence la nécessité de réévaluer nos habitudes de voyage qui semblent constituer la norme ». Le transport aérien international est responsable, à lui seul, de 2,5% des émissions mondiales et ce chiffre est sur le point d’augmenter massivement au cours de la prochaine décennie, avec une croissance dans l’ensemble du secteur. Victoria ajoute : « A un moment charnière crucial pour le climat, nous devons nous pencher sur la contribution de l’industrie aéronautique aux émissions mondiales de gaz à effet de serre et rechercher des solutions qui agissent à la fois sur le changement des comportements et le changement de l’industrie elle-même. »
Le voyage
Au départ de Scheveningen aux Pays-Bas, le groupe voyagera pendant sept semaines en passant par Casablanca, les Canaries, le Cap-Vert, Recife et atteindra Rio de Janeiro à la fin novembre. A partir de là, il continuera son voyage en bus jusqu’au Chili.
Le militant pour le climat Stephan Charalampopoulos explique: “A bord du ‘Regina Maris’, le groupe ‘Sail to the COP’ travaillera en tant que groupe de réflexion (‘think-tank’), avec le soutien de différents partenaires et experts, créant différentes formes de contenus à destination d’une campagne médiatique accompagnant notre projet. Les aspects prioritaires concernent la mise en place d’une juste taxation pour l’aviation, la promotion de modes de déplacement durables et la construction d’un réseau international de partenaires soutenant notre cause. »
Soutien
“Sail to the COP” a recours à une action directe pour souligner l’urgence de changer immédiatement nos comportements afin de faire face à la crise climatique. Ces appels trouvent un écho partout dans le monde : des arrêts de travail et des manifestations sont déjà planifiés, jusqu’à des actes de désobéissance civile pacifique. A un moment où la voix des activistes du climat doit être relayée, Carbon Market Watch est fier d’accueillir Victoria et Stéphane à bord de sa délégation pour la COP25. On se retrouve au Chili !
Souhaitant à tous les voyageurs une traversée sans embûche, nous sommes impatients de nous engager avec eux et espérons que d’autres suivront également. Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.sailtothecop.com ou suivez-nous sur les médias sociaux @sailtothecop.
Vous pouvez en apprendre plus sur l’impact climatique des secteurs aéronautiques en lisant sur ce lien un article de CMW paru récemment.
L’atelier africain – Cameroun
Lire le rapport ici (en anglais)
Entretien avec Anyssé Kenfack – Président de l’ACDESPE au sujet de l’atelier africain
L’atelier des ONG (avec CMW) a-t-il soulevé des questions importantes sur la politique internationale en matière de climat ayant un impact sur l’Afrique?
Oui tout à fait, il a permis le partage de connaissances sur le marché du carbone, qui semblait être un domaine réservé aux initiés. Il a été question de parler des causes et conséquences des changements climatiques, des alternatives et surtout des insuffisances du mécanisme de développement propre (MDP) en Afrique, des enjeux pour l’Afrique du nouveau mécanisme de développement durable (MDD) et du mécanisme de compensation et de réduction des émissions de l’aviation internationale (CORSIA).
En tant que groupe d’ONG africaines, avez-vous identifié des domaines pour une contribution critique et constructive à l’un des problèmes soulevés?
Oui, les ONG présentes lors de l’atelier ont décrié l’absence de prise en compte effective de l’avis des populations locales et des organisations de la société civile dans les phases de conception et de mise en œuvre des projets MDP et ont par conséquent formulé le vœu d’être pris en compte et impliqués lors de la mise en œuvre des projets MDD et CORSIA, d’où la création du Réseau Africain sur le Carbone et les Changements Climatiques (RAC3).
Quelle est l’importance de la voix des nations africaines dans l’action climatique à venir?
La voix des nations africaines est importante parce que l’Afrique est le continent qui a le deuxième couvert forestier dans le monde après l’Amazonie, des ressources naturelles importantes et une population croissante de jeunes gens; c’est un continent en plein développement économique. Il est encore faiblement émetteur de gaz à effet de serre, car c’est le continent le moins développé et le moins avancé, et présente une vulnérabilité importante du point de vue économique ; l’essentiel de sa population dépend des activités agricoles fortement menacées par les changements climatiques. Il est donc judicieux de tenir compte des préoccupations de ce continent afin que ses différentes potentialités et nombreux atouts soient orientés vers le développement durable et la planète entière en bénéficiera.
Lors du prochain cycle de négociations de la CCNUCC à la COP25, à quels éléments les négociateurs africains devraient-ils prêter attention concernant les marchés ?
Il est question de tirer des leçons des insuffisances qui ont été notées dans la mise en œuvre des projets MDP et de s’assurer que le nouveau mécanisme MDD soit plus efficace dans la promotion du développement durable. Il est donc question, entre autres, de fixer au niveau international :
– des règles détaillées garantissant la participation des populations locales et des organisations de la société civile pendant les phases de conception et de mise en œuvre des projets de réduction des émissions;
– des critères incitatifs et contraignants pour encourager la mise en place des projets de réduction d’émissions en Afrique ;
– des mesures pour que les crédits carbone issus du Protocole de Kyoto ne soient pas éligibles après 2020;
– des mesures pour contraindre les pays émetteurs des gaz à effet de serre de réduire de manière effective leurs émissions;
– des mesures pour la simplification des procédures pour l’accès au financement prévu par le Fonds vert pour le climat.
Que peuvent faire de plus les ONG nationales africaines pour participer aux négociations sur le climat ou influencer leurs négociateurs nationaux?
Les ONG africaines doivent d’abord bien comprendre les différents enjeux de ces négociations et leurs impacts sur la vie quotidienne des populations à travers des ateliers de décryptage des politiques climatiques nationales et internationales. Ensuite, elles doivent organiser des campagnes de sensibilisation et des lobbyings auprès des autorités politiques et des négociateurs pour que les intérêts des populations soient bien pris en compte lors des négociations. Pour que leurs actions soient pertinentes et efficaces, les ONG doivent s’organiser en réseau et travailler en étroite collaboration pour organiser des consultations préalables au niveau du Pays afin d’élaborer les documents de position du Pays, lesquels seront compilés pour obtenir la position de l’Afrique.
Devenir Membre
Saviez-vous que Carbon Market Watch était une organisation composée de membres ?
Oui, c’est vrai…! Depuis des années, CMW peut compter sur une communauté de partenaires grandissante travaillant sur des questions transversales dans le monde entier. Comme nous prenons actuellement des dispositions en vue de formaliser notre relation avec nos nouveaux partenaires et les actuels, nous vous invitons, vous et/ou votre organisation, à nous rejoindre afin que nous puissions collaborer plus étroitement dans la lutte contre les changements climatiques. Vous pouvez en apprendre plus sur l’adhésion à Carbon Market Watch en cliquant sur ce lien. Si vous souhaitez nous rejoindre dès à présent, vous pouvez compléter le formulaire adéquat ici.
Nous attendons de vos nouvelles avec impatience !
WT! Xtra
MUSIC – Fat Boy Slim remixe le discours de Greta Thunberg au Sommet des Nations Unies sur le climat à New York https://www.youtube.com/watch?v=bWvFcR7UtAI
ⓒ Le bulletin d’informations de Carbon Market Watch à destination de notre réseau
(Lecture de 4 minutes)
Cher(e)s ami(e)s,
Nous sommes ravis de partager avec vous la première édition digitale de notre bulletin d’information WathThis! Cette nouvelle plateforme vous permet d’accéder à des contenus inédits tels que des interviews menées avec les membres de notre réseau, des chercheurs et d’autres experts, ainsi que d’accéder à un espace digital pour promouvoir vos campagnes, prochains événements, articles, et autres (en anglais).
Depuis quelques années, nous avons travaillé ensemble pour défendre un monde plus juste, les Droits de l’Homme, et l’intégrité environnementale des projets climatiques mis en oeuvre dans le cadre du programme de compensation carbone des Nations Unies, le Mécanisme de Développement Propre (MDP) (en anglais). De par les personnalités présentes sur le terrain, et jusqu’au niveau international, notre coopération a contribué à mettre en lumière les différents problèmes du MDP, contribuant par celà à la transition au-delà du concept de compensation carbone, qui ne contribue pas à la protection du climat et obscurcit de réelles solutions.
Puisque nos victoires n’étaient pas gagnées d’avances, et puisqu’elles ont été portées par nos actions coopératives, nous voulons mettre à profit cette première édition digitale de WatchThis! pour non seulement partager les expériences de notre réseau (en anglais), mais aussi pour mettre en exergue nos futurs objectifs communs.
Un processus de négociations internationales est en cours aux niveaux de la CCNUCC et de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), afin de mettre en place de nouveaux mécanismes pour l’atténuation du changement climatique. Peu de progrès a été réalisé lors de la dernière session de négociations de la CCNUCC à Bonn, et la prochaine session en septembre sera cruciale afin de s’assurer que les négociations qui se tiendront à Katowice, et qui devront déterminer les règles de l’Accord de Paris, partent du bon pied.
.
Quel est le rapport entre l’OACI et le MDP?
En 2021, un nouveau système de compensation de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) (en anglais) entrera en vigueur. Ceci pourrait potentiellement insuffler une nouvelle vie au MDP duquel il est attendu que les compagnies aériennes puissent s’approvisionner en crédits carbone afin d’atteindre leurs nouveaux objectifs. De plus, des entités privées sont désireuses de proposer leurs propres “crédits” (connus sous le nom de “marché volontaire”), sans aucune certitude quant à la qualité des projets.
Les questions que nous devons nous poser sont donc: que se passe-t-il si des entités privées sont autorisées à créer leur propre marché carbone? Quel sera le rôle réservé aux membres de la société civile en ce qui concerne la vérification de l’efficacité du CORSIA, sachant que cette communauté a dans les faits été exclue du processus de développement du système?
Peu de choses sont connues sur la façon dont le secteur de l’aviation compte “s’attaquer” à son impact massif sur l’environnement. Nous vous mettons au défi pour tester ce que vous savez à ce propos ici: (en anglais).
Tout ceci signifie que, en tant que membres de la société civile, nous avons du travail devant nous. Premièrement, nous devons nous assurer que tous les projets utilisés par des compagnies aériennes respectent les Droits de l’Homme et protègent l’environnement. De plus, nous devons mettre en avant et défendre les solutions positives pour le climat qui vont au-delà de la compensation carbone – un concept incompatible avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris.
.
LISTE DE VÉRIFICATION POUR DE FUTURS MÉCANISMES CLIMATIQUES:
|