L’ANAM a suspendu provisoirement la construction du projet afin de pouvoir ouvrir un dialogue tripartite visant à trouver une solution aux problèmes liés à ce projet.
Le 9 février 2015, l’Autorité nationale de l’environnement (ANAM) a suspendu la construction du projet de barrage hydroélectrique de Barro Blanco pour une durée provisoire. Les communautés ont accepté la proposition du Gouvernement à ouvrir un dialogue tripartie (Gouvernement, entreprise et communautés affectées), et ont alors constitué les commissions qui allaient les représenter. Depuis lors, 5 réunions ont eu lieu lors desquelles ont été abordés les thèmes culturels et religieux, ainsi que l’état de conservation actuel des pétroglyphes (menacés par l’inondation qu’entraînera le barrage) et des autres découvertes archéologiques mises au jour dans la zone du barrage.
Le Gouvernement a reconnu l’insuffisance de l’étude d’impact environnemental, et les parties ont donc convenu de mener des études archéologiques sur le site du barrage, jusqu’à la pointe de celui-ci. Cependant, nous avons accepté d’initier le dialogue dans le but de dénoncer les irrégularités et les mauvais traitements que nous ont infligés les forces anti-émeutes, le Gouvernement et l’entreprise Genisa (promoteur du projet). Nous voulons ainsi défendre la paix, notre liberté et nos droits culturels, historiques, religieux, territoriaux, environnementaux et économiques, et mettre fin à cette période si sombre pour notre communauté.
Il est de notoriété publique que le maire de la région de comarca Ngäbe Buglé à Muná, Rolando Carpintero, a reçu des propositions de corruption de la part du Vice-Ministre de l’Autorité nationale de l’environnement (ANAM), Emilio Sempris. Ces évènements prouvent la bassesse morale et le manque d’intérêt de l’autorité publique du Panama, affichant son désintérêt total quant à la situation des populations indigènes.
Nous ne voulons pas que ces actes de corruption portent préjudice au processus de participation publique en cours. Nous espérons que le gouvernement guatémaltèque se décide enfin à agir dans les intérêts de ses citoyens. De plus, nous considérons ce processus comme un dialogue et non comme une négociation, étant donné que nos droits ne sont pas à vendre. Nous sommes convaincus qu’à force de transparence, le projet du barrage hydroélectrique de Barro Blanco pourra être annulé, et que la justice sociale sera rendue à la région de la Comarca Ngobe Bugle.
La région de Ngäbe-Buglé est un territoire spécialement délimité et créé en vertu de la loi 10 du 7 mars 1997. Son usage est de type collectif, par conséquent ce territoire ne peut être ni privatisé ni aliéné (art. 9 de ladite loi). Ce territoire est peuplé par les peuples indigènes Ngobe et Bugle.
Genisa (Generadora del Istmo S.A.) est l’entreprise en charge du projet hydroélectrique de Barro Blanco sur la rivière Tabasará.
Adelaida Miranda
Personne directement affectée et Membre de l’Organisation ”Movimiento 10 De Abril” (M.10.)
Le M. 10 a été créé le 10 avril 1999 dans le but de défendre les droits des peuples de la région de la Comarca Ngobe Bugle directement et indirectement affectés par le projet de barrage hydroélectrique prévu sur la rivière Tabasará.
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